Mémoire de Sainte Douceline à Marseille 

"Joie à la noble cité de Marseille où elle a consommé sa perfection"

Bénédiction de l'icone de Sainte Douceline à l'église Saint-Victor de Marseille

Première bénédiction de l'icône de Sainte Douceline à l'église Saint-Victor de Marseille, le 3 février 2025, dans l'octave de la fête de la présentation de Jésus au Temple, fête de la Lumière. C'est Monseigneur Ellul qui a béni =l'icône dans la crypte de Saint-Victor, dans la chapelle dédiée à Sainte Marie-Magdeleine, en présence de la douzaine de prêtres du Doyenné du Garlaban.

Intercession faite à Douceline : demande de l'esprit de douceur, d'humilité, le soin aux pauvres et aux malades, la prière, l'engagement...

Magnifique bénédiction, merci Monseigneur Ellul, gratitude à Douceline !

Dans les prolégomènes, selon le curé Joseph-Hyacinthe Albanès, traducteur de "La Vie" de Sainte Douceline, on peut lire : La fondation de la maison de béguines de Marseille fut l'oeuvre principale de Sainte Douceline, et dépassa de beaucoup par le nombre et la qualité de ses membres, et par l'importance des résultats, tout ce qui s'était fait à Hyères. Pendant le derniers tiers de sa vie, la fondatrice y habita presque exclusivement et elle l'illustra par sa mort. 

Dans son livre on y lit page 109 : "qu'après que la sainte mère eut commencé son institut à Hyères, elle pensa aussitôt à faire plus de bien et s'en vint établir à Marseille une autre maison de Roubaud ; où beaucoup de personnes lui donnèrent leurs filles et leurs parentes ; et bientôt elles s'y trouvèrent en grand nombre"

LOCALISATION A MARSEILLE

Bibliothèque de l'Alcazar
Bibliothèque de l'Alcazar

Quand Douceline vient à Marseille en 1250 pour fonder la Maison Roubaud, elle va s'installer hors les murs, hors les remparts, dans la campagne, ce que l'on appelle les faubourgs. Elle s'installe proche du couvent et de l'église des frères mineurs que son frère Hugues dirigeait, et qui était installé là depuis 1215. Le Chanoine Albanès, dans les préliminaires contenus dans "La Vie" de Sainte Douceline, nous décrit les lieux (il fait un jeu de piste extraordinaire consultant tous les registres notariés de l'époque). Il en conclut qu'elles se sont installées dans le faubourg du Morier, près de la porte de Crote Vieille (porte en forme de voûte) actuel cours Belsunce, quartier de l'Alcazar.

Il se trouve que pour construire l'actuelle bibliothèque municipale de l'Alcazar, le quartier a été arasé (4400m²) et que des fouilles préventives ont été faites, dirigé par un archéologue Marc BOUIRON, et que le fruit de ces recherches a été consigné dans un volume collectif : ''Fouilles à Marseille ville médiévale et moderne''.

BOUIRON a repris les recherches d'Albanès et a fait des plans ainsi qu'une maquette. Nous sommes allées sur les pas de ses recherches en allant à Marseille : à la bibliothèque de l'Alcazar, aux archives municipales de Marseille, puis au musée d'histoire de la ville de Marseille.

On va avancer progressivement avec nos trouvailles, découvertes, coups de cœur :

A - la plan de BOUIRON ou pour la première fois est mentionné la Maison ROUBAUD.

B - les 3 faubourgs dont le faubourg Roubaud, les rues et leurs correspondances actuelles.

C - les portes des remparts au faubourg

D - la maquette de BOUIRON montrant les habitations

E - le quartier et les rues actuelles

Ces aspects concernent l'installation de la première Maison Roubaud. La destruction des faubourgs en 1357 et 1358 va obliger les Béguines a quitter cet emplacement pour s'installer à l'intérieur des remparts actuelle Place de Lenche, deuxième emplacement de la Maison Roubaud.

Un épisode fondateur : la destruction des faubourgs (1357/1358)

L'urbanisation en marche des faubourgs va se trouver anéantie brusquement. Des tensions politiques dues à des conflits franco anglais, lutte entre divers protagoniste se discutant la succession du comté de Provence. Arnaud CERVOLE avec ses troupes veut assiéger Marseille, et l'on craint que des maisons hors faubourg, puissent servir de base aux assaillants. Les ordres sont lors donnés de raser les maisons et de creuser des tranchées. En 3 mois, on assiste à la destruction complète des maisons jusqu'aux fondations, entrainant la suppression de l'habitation dans les faubourgs.

Le comble : le siège de la ville tant attendu n'a pas eu lieu alors que les destructions ont été faites.

Les Béguines sont obligées de quitter les lieux et vont fonder un autre établissement intra muros et vont s'installer rue Francijero (francigena), rue Française qui deviendra rue de l'Evêché en 1366. En 1361, les Béguines sont installées près de l'église ST SAUVEUR fondée par Jean CASSIEN au Vème siècle pour la communauté sœurs Cassianites, dont la propre sœur de Cassien fut la prieure.( cette fondation ici serait remise en question par les historiens selon Régis Bertrand…)

Place de Lenche, anciennement place St THOME. Selon Albanès : ''Elles s'établissent rue Française, dans la partie élargie qui fait l'agrandissement de la place de LENCHE, l'établissement devient par la suite, l'hôtel de Mirabeau (dictionnaire des rues selon Adrien BIES).

A l'époque de nos chères Béguines, la place s'appelait place ST THOMAS. Elle prend le nom de LENCHE au 16ème (nom d'une famille Corse qui opulente qui faisait le négoce du Corail).

La seconde maison de Douceline ne dura qu'un demi-siècle. En 1407, Marguerite D'ALON la dernière prieure des Béguines, se voyant seule et sans compagne, fit donation aux franciscains de ST LOUIS qui en prirent possession après sa mort en 1414. 4 ans après, elle devient propriété de la famille de LENCHE, qui l'a transformèrent en hôtel particulier, qui sera vendu à la famille Mirabeau, Riquetti qui construisit un hôtel magnifique, qui accueillit Louis XIVème 1660.

TRIBULATIONS DE LA PLACE DE LENCHE

*Agora de la ville antique (caves de Saint Sauveur en dessous)

*La tradition populaire place à cet endroit la prison de Saint Lazare, qui aurait été décapité place de Lenche.

*Place Saint Sauveur au temps de Cassien au Vème siècle et après.

Abbaye bénédictine féminine. C'est à ce monastère qu'appartenaient dit-on les religieuses Desnerado qui à l'exemple de leur abbesse Sainte Eusébie se coupèrent le nez pour échapper aux sarrasins.

*Saint Thomas (Thomé) au XIVème (époque Béguines de Roubaud).

*Place de la Fonderie puis place de Lenche au XVIème

* Place Enfants de la Patrie sous la Révolution.

TRIBULATIONS DE LA 2ème MAISON ROUBAUD

En 1357- 1358 les faubourgs sont détruits, les maisons rasées, les béguines doivent s'installer intra-muros et vont s'établir rue Française, place Saint Thomas.

Elles y resteront jusqu'en 1414 à la mort de la dernière béguine marguerite d'Alon.

Elle a fait don de l'établissement aux frères Mineurs dès 1407.

En 1418 la ville la donne aux Pères de la Merci

1568 acquisition par la la famille de Lenche dont le neveu Antoine va vendre l'immeuble aux Riquetti-Mirabeau qui le transformeront en magnifique hôtel particulier. Quand Louis XIV vint à Marseille en 1660, il logea dans cet hôtel.

Fin du XVIIème, Jean-Antoine de Ri quetti, marquis de Mirabeau abandonne cet hôtel pour une résidence plus luxueuse encore.

L'hôtel devint la propriété de Gaspard de Maurellé, secrétaire du roi.

Son fils Gaspard le vendit en 1257à :

  • L'œuvre des enfants abandonnés 1257
  • Hôpital des enfants de la Patrie 1794
  • En 1814 l'abbéJ.J Allemand ouvre son œuvre pour la jeunesse
  • -Propriété de l'administration des Hospices qui le loue à un ancien oratorien nommé Revest qui en fit un collège : Le collège de la Place de Lenche jusqu'en 1870.
  • -Il devint siège pour l'œuvre des enfants de la Providence
  • En 1865 cet ancien somptueux hôtel devint caserne des sergents de ville
  • En 1895, destruction

Comme le conclut Albanès dans ses Prolégomènes : « Maintenant ce n'est plus rien »

Pas si sur Mr le curé ! Quel bonheur nous avons eu en allant place de Lenche de découvrir la mémoire de ces lieux bien incarnés par le glacier du Roy et ses délicieuses glaces à la noisette…Et tout proche, portes et terrasses qui ouvrent notre imagination à reformer ces lieux…merci cher Joseph -Hyacinthe Albanès.

Pour terminer notre enquête et répondre à la question : y a-t-il eu des Béguines en Sainte Baume, voici ce que l'on a découvert en allant aux archives Municipales de Marseille, dans le dictionnaire historique des Rues de Marseille au sujet de la rue Saint Pons qui part de la place de Lenche :

« Au milieu du XIV ème , la Provence est ravagée par des troupes de pillards. Surtout les monastères,sans défense, sont attaqués et pillés. Après La Cadière, Le Castellet ,Cuges…vint celui de Saint Pons, près de Gémenos. Mabile de Vivaux, abbesse de Saint-Pons, en 1357, pour mettre ses filles à l'abri, les rassemble dans une maison voisine de celle où étaient réfugiées les béguines de la Sainte Baume, près de la place de Lenche, et la rue prit le nom (actuel) de Saint-Pons.

Grande Joie !

REQUÊTE

Nous portons à votre connaissance la demande de canonisation que nous avons faite à la Pentecôte 2023 auprès du Cardinal Aveline et du Pape François afin que Douceline soit reconnue comme sainte universelle à la date de sa naissance au Ciel le 1 septembre.

Nous avons déposé cette demande auprès de l'évêque Mgr Rey du diocèse de Fréjus Toulon.

Photo devant l'église de St Maximin pour les fêtes de Marie-Madeleine, Juillet 2023 avec ces mots bienveillants de Mgr Aveline : "Nous, c'est Douceline ! "

Terminons avec cette prière retrouvée dans le livre du Père Thoumyre : 1917-1976

Nous nous tournons vers Sainte Douceline :

Ardente dans l'Amour de Dieu,

Fervente dans la contemplation

Pleine de grâce dans la charité

Admirable dans l'humilité

Riche de tout dans la pauvreté

Lumineuse dans la Vérité

Ferme et constante dans les résolutions