Mort de Douceline
Elle meurt à 60 ans, le 1er Septembre 1274, ayant accomplie tout ce qu'elle devait faire ; La lecture de sa mort est impressionnante. Il est dit qu'elle s'en alla pleine de joie, le 7ème jour de sa maladie. Elle alla reposer dans la paix de Dieu et sa vie se termina dans l'extase qui dura 3 jours et 3 nuits. Elle fut veillée par les franciscains, les sœurs Béguines, les Dames de Sion et des amis proches.
Quand le jour fut venu, le bruit de sa mort se répandit dans Marseille. Tout le peuple accourut avec empressement pour pouvoir toucher le saint corps.… On l'emmène à l'église de la rue Roubaud chez les frères mineurs, et on a dû pendant le trajet la changer 3 fois, ses vêtements devenant reliques. Elle est placée auprès de son frère, elle fut honorée de tous pendant 3 jours, elle apparut à l'une de ses filles et dit ''ne me pleure pas, je ne suis point morte, celui qui a souffert pour moi sur la croix m'a unie intimement à lui''. Elle fut vénérée comme sainte par les laïques comme par les clercs, les riches comme les pauvres qui lui firent plus grand honneur. Dans le livre du père Thoumyre on peut lire : "Au matin, le bruit de la mort de Douceline se répandit en ville. L'élan populaire dépassa vite ce qu'on pouvait imaginer "tant était grande la dévotion à la sainte Mère". Le peuple consterné, accourut "pour la voir et la toucher"... Tous ces hommes, toutes ces femmes humbles et modestes que Douceline avait tant aimés, voulaient un souvenir de la sainte Mère. Certains désiraient une reliques. Les plus sensés approchaient de sa dépouille, un objet religieux, ou à défaut leur bague, leur bracelet ou leur chapeau. Les autres ne se gênaient pas pour resquiller. Sortant leur couteau, ils taillaient un morceau du lit, du drap, de la robe, assez largement pour en distribuer aux pieux amis..."
De nouveaux miracles eurent lieu par son intercession et l'année après sa mort, il y a une première translation dans un tombeau en marbre dans l'église des frères mineurs à côté de celui de son frère Hugues (1275). En 1278, une deuxième translation a lieu dans l'église neuve des franciscains. On portera Douceline et son frère Hugues en procession tout autour des remparts de Marseille, en chantant des louanges à la Vierge Marie et à Saint François d'Assise. Ils seront transférés dans des tombeaux de marbre dans le chœur de l'église nouvelle dédié à Notre Dame. Leurs tombeaux devinrent un lieu de pèlerinage, et se couvrirent d'ex-voto.
Le fils de Charles II saint Louis d'Anjou, petit neveu de St Louis, demandera à être enterré entre Hugues de Barjols et de Douceline.
Grace à Laurence Fritsch*, historienne médiéviste, que nous avons rencontrée ce mois de novembre 2025, nous apprenons qu'il y a des reliques de Douceline à Poitiers. Son analyse étant qu'un croisé de retour à Marseille ayant assisté aux obsèques de Douceline, aurait ramené un ou des tissus reliques de la Sainte contenant dans la statue reliquaire de Poitiers. Grande émotion à cette découverte !
*Autrice du livre "Béguines de Provence". Essai historique a retrouvé dans notre bibliographie.

Statue-reliquaire de Sainte Douceline identifiée comme étant sainte Digne sur le phylactère, ange portant la châsse, église collégiale Notre Dame la Grande, Poitiers. Inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 2016.
©Thierry Allard, de la Vienne, 2015.
Tous ces témoignages concourent à révéler la sainteté de Douceline qui ne sera cependant jamais officialisée, et ont abouti à notre REQUÊTE. Voir onglet suivant.
